« J’ÉTAIS À SA MERCI JOUR ET NUIT »
- Loréane C.
- 15 mai 2020
- 2 min de lecture
Laetitia, 30 ans
« Je l’ai connu à 17 ans et ça a été le coup de foudre. Et puis son ego et sa jalousie ont pris le dessus. Un soir, il m’a renversé une bouteille de vin sur la tête en rentrant d’une soirée où il n’avait pas supporté de voir un ami me parler dans l’oreille. Il m’a ensuite enfermée sur la terrasse, dans le froid. Quand j’ai pu enfin rentrer dans l’appartement 30 minutes plus tard, j’ai hurlé qu’il me laisse tranquille et pour me faire taire, il m’a brûlé le palais avec sa cigarette et m’a frappé sur la bouche. Je crachais du sang et lui me disait : "Arrête ton cinéma". Le lendemain, ma lèvre a triplé de volume, pourtant je devais aller travailler. J’ai mis un glaçon sur ma lèvre pour faire dégonfler et je me suis maquillée pour tout camoufler. Pendant trois ans, j’ai continué comme ça, sans rien dire. J’étais à sa merci jour et nuit : il rentrait ivre à 5 h du matin et me forçait à coucher avec lui, il a caché un magnétophone sous un meuble de la cuisine pour écouter mes conversations téléphoniques, il m’a mis des coups de pied dans le ventre lorsque je suis tombée enceinte prétextant qu’il n’était pas le père… Il me faisait tellement peur qu’en pleine nuit, je me suis échappée plusieurs fois, pieds nus. Il me ramenait par les cheveux. Emmenée à l'hôpital en sang, on m’a prescrit dix jours d’ITT (interruption temporaire de travail). C’est un policier qui m’a fait réagir : "Vous êtes jolie, intelligente, indépendante, pas mariée, sans enfant ! Quittez-le, il va vous tuer !" J’ai replongé mais à 27 ans, j’ai enfin réussi à le quitter. »
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